Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/157

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chez lui, sans oser commencer la moindre chose.

Il ne seroit pas juste, reprit-elle, après que cet homme là n’a pu se délivrer impunément de la crainte des éclipses, que les habitants de cette Lune de Jupiter, dont nous parlions, en fussent quittes à meilleur marché. Nous ne leur ferons pas de quartier, ils subiront la loi commune ; & s’ils sont exempts d’une erreur, ils donneront dans quelque autre ; mais comme je ne me pique pas de la pouvoir deviner, éclaircissez-moi, je vous prie, une autre difficulté qui m’occupe depuis quelques moments. Si la Terre est si petite à l’égard de Jupiter, Jupiter nous voit-il ? Je crains que nous ne lui soyons inconnus.

De bonne foi, je crois que cela est ainsi, répondis-je. Il faudroit qu’il vît la Terre cent fois plus petite que nous ne le voyons. C’est trop peu, il ne la voit point. Voici seule ment ce que nous pouvons croire de meilleur