Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/176

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dont ils sont environnés, mais ils n’ont garde d’en voir les planètes qui, n’ayant qu’une lumière faible, empruntée de leur Soleil, ne la poussent point au-delà de leur monde.

Vous m’offrez, dit-elle, une espèce de perspective si longue, que la vue n’en peut attraper le bout. Je vois clairement les habitants de la Terre, ensuite vous me faites voir ceux de la Lune & des autres planètes de notre tourbillon, assez clairement à la vérité, mais moins que ceux de la Terre ; après eux viennent les habitants des planètes des autres tourbillons. Je vous avoue qu’ils sont tout à fait dans l’enfoncement, & que, quelque effort que je fasse pour les voir, je ne les aperçois presque point. Et, en effet, ne sont-ils pas presque anéantis par l’expression même dont vous êtes obligé de vous servir en parlant d’eux ? Il faut que vous les appeliez les habitants d’une des planètes de l’un de ces