Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/190

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uns avec les autres le mieux qu’il est possible ; & comme il faut que chacun tourne autour de son Soleil sans changer de place, chacun prend la manière de tourner, qui est la plus commode & la plus aisée dans la situation où il est. Ils s’engrènent en quelque façon les uns dans les autres comme les roues d’une montre, & aident mutuellement leurs mouvemens. Il est pourtant vrai qu’ils agissent aussi les uns contre les autres. Chaque monde, à ce qu’on dit, est comme un ballon qui s’étendrait, si on le laissoit faire, mais il est aussitôt repoussé par les mondes voisins, & il rentre en lui-même, après quoi il recommence à s’enfler, & ainsi de suite ; & quelques philosophes prétendent que les étoiles fixes ne nous envoient cette lumière tremblante, & ne paraissent briller à reprises, que parce que leurs tourbillons poussent perpétuellement le nôtre, & en sont perpétuellement repoussés.