Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/194

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planètes étrangères ont un air bien menaçant avec leurs queues & leurs barbes, & peut être on nous les envoie pour nous insulter ; au lieu que les nôtres qui ne sont pas faites de la même manière, ne seroient pas si propres à se faire craindre, quand elles iroient dans les autres mondes.

Les queues & les barbes, répondis-je, ne sont que de pures apparences. Les planètes étrangères ne diffèrent en rien des nôtres ; mais en entrant dans notre tourbillon elles prennent la queue ou la barbe par une certaine sorte d’illumination qu’elles reçoivent du Soleil, & qui entre nous n’a pas encore été trop bien expliquée, mais toujours on est sûr qu’il ne s’agit que d’une espèce d’illumination ; on la devinera quand on pourra. Je voudrois donc bien, reprit- elle, que notre Saturne allât prendre une queue ou une barbe dans quelque autre tourbillon, & y