Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/210

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répondis-je, d’avoir eu tant de pouvoir sur vous, je ne crois pas qu’on pût rien entreprendre de plus difficile. Je crains pourtant que vous ne l’ayez fait, reprit-elle. Je ne sais comment la conversation s’est tournée sur les mondes, avec ces deux hommes qui viennent de sortir ; peut-être ont-ils amené ce discours malicieusement. Je n’ai pas manqué de leur dire aussitôt que toutes les planètes étoient habitées. L’un d’eux m’a dit qu’il étoit fort persuadé que je ne le croyois pas ; moi, avec toute la naïveté possible, je lui ai soutenu que je le croyois ; il a toujours pris cela pour une feinte d’une personne qui vouloit se divertir, & j’ai cru que ce qui le rendoit si opiniâtre à ne me pas croire moi même sur mes sentimens, c’est qu’il m’estimoit trop pour s’imaginer que je fusse capable d’une opinion si extravagante. Pour l’autre, qui ne m’estime pas tant, il m’a crue sur ma parole. Pourquoi