Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/218

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Parce que, quand vous croirez les habitants des planètes un peu plus, ou un peu moins qu’ils ne méritent, il n’y aura pas grand mal, répondis-je. Je suis sûr que vous ne croyez pas le mouvement de la Terre autant qu’il devroit être cru, en êtes-vous beaucoup à plaindre ? Oh ! pour cela, reprit-elle, j’en fais bien mon devoir, vous n’avez rien à me reprocher, je crois fermement que la Terre tourne. Je ne vous ai pour tant pas dit la meilleure raison qui le prouve, répliquai-je. Ah ! s’écria-t- elle. C’est une trahison de m’avoir fait croire les choses avec de faibles preuves. Vous ne me jugiez donc pas digne de croire sur de bonnes raisons ? Je ne vous prouvois les choses, répondis-je, qu’avec de petits raisonnemens doux, & accommodés à votre usage ; en eussé-je employé d’aussi solides & d’aussi robustes que si j’avois eu à attaquer un Docteur ? Oui, dit-elle, prenez-moi présentement