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couleurs sombres peuvent s’ajouter des teintes grisâtres, plus ou moins foncées, opalescentes, bien visibles quand on regarde le sang par transparence et en couche mince ; quelquefois même on peut voir des stries blanchâtres, mais ce caractère n’est bien visible que lorsque le liquide est coagulé. Sa densité subit une diminution considérable, celle du sérum reste à peu près la même.

La viscosité du sang a été remarquée par bon nombre d’observateurs ; elle donne aux mains la sensation d’une substance poisseuse ; on l’attribue, avec raison, aux globules blancs, et en partie à des globules graisseux.

La coagulation du sang, au début de l’affection, se fait comme à l’état normal ; mais dès qu’il y a leucocythémie un peu prononcée, elle subit des changements extrêmement remarquables.

Dans une éprouvette, le sang du chien ne présente pas, pour ainsi dire, de caillot blanc à l’état normal. Dans la leucocythémie, au contraire, il se sépare, comme celui du cheval à l’état physiologique, c’est-à-dire qu’un caillot blanc, volumineux, se constitue au-dessus du rouge ; ce caillot blanc est formé en partie de fibrine et en partie de globules blancs.

Le sang d’un cheval affecté de morve chronique, mis dans une éprouvette, présente, après sa coagulation, une couche intermédiaire au caillot blanc, très-volumineux, et au caillot rouge ; cette couche est d’un jaune grisâtre, qui tranche parfaitement sur la couleur des deux caillots. C’est là un caractère pathognomonique de la leucocytose morveuse. Si le sang leucocythémique est défibriné, il s’y forme une couche supérieure laiteuse, presque entièrement composée de globules blancs ; le sérum reste clair et limpide.