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—HISTOIRE DES DUELS.—


une mode féroce, triste legs de l’antique barbarie ; que la religion, que la philosophie combattent en vain depuis sa naissance ; dont l’injustice, dont l’absurditTé sont généralement avouées, mais dont lempire n’en est pas moins absolu ; qui brave ou élude l’autorité des lois, qui commande à tous les âges, qui subjugue toutes les conditions ; ce préjugé c’est le point d’honneur, cette mode c’est le Duel.

Tout a été dit contre le duel en religion, en pliilosophie, en morale. S’il n’est personne peut être qui n^aft été convaincu, de combien de gens pourrait-on dire qu’ils sont réellement convertis ? En théorie, qui songe à justifier le duel ? Mais aussi en pratique, qui ne se fait un mérite de l’avouer ? C’est donc un monstre en paroles et une divinité en actions. Attaquer cette inconséquence, en démontrer le néant et la folie ; désabuser ainsi l’opinion d’un préjugé funeste, le fléau des Etats, l’effroi des familles et l’opprobre de la civilisation ; ce serait, je crois, bien mériter des mœurs publiques et de l’humanité. Mais qui pourrait se flatter d’y parvenir, quand les plus célèbres moralistes l’ont essayé en vain ? Il ne peut donc s’agir aujourd’hui ni de reproduire des traits d’éloquence ou de logique qui sont dans toutes les bouches,