Page:Fougeroux de Campigneulles - Histoire des duels anciens et modernes, 1835.djvu/20

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chapitre I. —

Napoléon reçut aussi un cartel du roi de Suède, Gustave IV, et il n’en fit que rire[1].

Ainsi chez les peuples anciens et modernes on a toujours cru pouvoir, sans rougir, refuser de se mesurer seul seul avec un ennemi, et pourtant de nos jours cucore on se croirait perdu d’honneur, si pour la moindre offense on hésitait à se couper la gorge avec un ami !

Nous ne pouvons encore donner le nom de duel à ces combats imprévus qui surviennent dans une rencontre fortuite, subitô surgente rixâ. Ces luttes peuvent se terminer par des blessures ou des meurtres ordinaires, que les lois de police de tous les peuples répriment à-peu-prés de la même manière.

C’est ainsi qu’Œdipe tua, sans le connaître, son père Laïus :

Osant lui disputer dans un étroit passage
Des vains honneurs du pas le frivole avantage.

Voltaire

C’est ainsi que Milon, ayant dans une pareille rencontre tué Clodius, dut se résoudre, malgré l’éloquence de Cicéron, à aller expier à Marseille ce meurtre d’un citoyen romain. C’est ainsi enfin qu’au témoignage de Diodore

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