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Il n’y a donc point de doute que le chiffre des cochons ladres consommés chaque année ne soit encore très-élevé.

Malgré la surveillance insuffisante qui s’oppose à ce qu’ils soient présentés publiquement sur les marchés, les éleveurs les y mettent assez facilement en vente, soit vivants, soit abattus, et ils emploient, pour y parvenir, des moyens qu’il est bon d’indiquer.

Ainsi qu’on l’a vu, le seul caractère extérieur qui puisse permettre de diagnostiquer la ladrerie, lorsqu’il n’existe pas de cysticerques dans le tissu cellulaire sous-conjonctival, est la présence, sous la langue, de vésicules ladriques.

Ces phénomènes sont détruits par les éleveurs qui veulent déguiser l’état de leur marchandise et la faire passer pour bonne aux yeux de l’acheteur crédule et peu clairvoyant. Cette pratique habituelle, chez les marchands allemands et français, consiste à crever les vésicules des cysticerques et à nourrir les porcs au lait pendant la journée et la matinée qui précèdent l’exposition au marché. Le fond séreux de la vésicule ouverte se confond avec l’aspect de la langue ; puis, une fois les cicatrices obtenues, on ne peut plus reconnaître la place qu’occupaient les helminthes. Ce procédé est usité en Limousin et prend le nom d’épinglage ; on le trouve encore en usage dans la Creuse et les départements limitrophes. Le mot épinglage ne signifie pas que l’opérateur se serve d’une épingle, car je doute de