Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/65

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Voici du Saguenay la gorge énorme et sombre !

Notre steamer, au fond d’une anse pleine d’ombre
Dormait tout essoufflé comme un grand cachalot.
Nous avions pris pour guide un jeune matelot
Qui, nous avait-on dit, connaissait bien la côte.
Nous gravîmes d’abord une berge assez haute ;
Puis un sentier, perdu sous les arceaux géants
De vieux ormes penchés sur des ravins béants
Au fond desquels grondaient d’invisibles cascades,
De détour en détours et d’arcade en arcades,