Page:Franc-Nohain - Guide du bon sens (1932).djvu/47

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constant que c’est le nombre qui fait la loi. Suffrage restreint ou suffrage universel, on commencera toujours par compter les suffrages, et la victoire d’un parti n’est que le total d’une addition.

Et sans doute conviendrait-il d’abord qu’il n’y eût pas de parti, ou qu’il n’y eût de parti dans la nation que comme le melon a des côtes, et qui toutes forment un seul, un même melon, également odorant, également succulent dans chacune d’elles, prises ensemble ou séparément.

Rien n’est plus contraire au bon sens que de poursuivre, en détail la ruine des uns par les autres, que de tout faire pour se nuire et s’exterminer les uns après les autres, quand on proclame, et de bonne foi, n’avoir en vue que le bien des uns et des autres.

Car on peut manquer de bon sens et ne pas manquer de bonne foi, et j’accorde que tous les partis sont sincères, au moins dans le principe, et tendent, par des chemins différents, mais avec les mêmes intentions excellentes, vers un même but, justement et pareillement souhaitable, qui, s’il ne procède pas d’un idéal identique, doit produire d’identiques effets pour la félicité de tous.

Alors, qu’avons-nous à nous diviser, et pis encore, à nous injurier ?

Car s’il y a un but commun, il y a surtout