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GUIDE DU BON SENS

Et même, sans s’arrêter à l’incroyant pour qui la notion de péché n’existe pas, puisqu’il écarte toute religion, que tu laïcises les péchés, que tu les nommes péchés ou vices, ou que tu t’abstiennes de les nommer, ces façons de penser et d’agir dont l’expérience des hommes avait discerné et dénoncé la dangereuse erreur, vouloir les réhabiliter une à une, est-ce une entreprise recommandable ?

Ce que l’on tient pour un péché, est-ce assez pour que tu coures après les mains tendues, fiévreuses et suppliantes, même si tu ne crois pas au péché ?

Si tu considères la liste établie et traditionnelle des sept péchés capitaux comme incomplète, faudra-t-il la déchirer comme inutile ? Et le prétexte qu’à ton avis, — cet avis que tu ne crains pas d’opposer à toute l’expérience ancienne, — il est d’autres fautes et plus lourdes, devrait-il suffire à innocenter, voire à exalter, celles-là ?

Par religion ou pour tout autre motif, commençons donc par nous garder des sept péchés capitaux, dont le moins que l’on devrait dire, fût-ce en dehors de toute question confessionnelle, c’est qu’ils constituent déjà une série d’indications précieuses, ce que l’on pourrait appeler un « programme minimum », une méthode, une discipline.

J’enrage de constater cependant que, même