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XII PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION.

XII PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION.

synthèse : il faut un article distinct destiné à faire connaître le système général des facultés de l’âme ; un autre où il soit question de l’homme considéré comme la réunion d’une âme et d’un corps ; un autre enfin où l’on expose les rapports de tous les êtres entre eux et avec leur principe commun. Pour l’histoire de la philosophie, notre marche est la même : outre la part que nous faisons à chaque philosophe considéré isolément, il y a celle des différentes écoles, des différents peuples qui ont joué un rôle dans l’histoire de la philosophie, et de cette histoire elle-même envisagée dans son ensemble et à son plus haut degré de généralité.

Enfin l’histoire de la philosophie et la philosophie elle-même n’étant à nos yeux que deux faces diverses d’une seule et même science, nous avons cherché, en les éclairant l’une par l’autre, à les réunir souvent dans des résultats communs. Toutes les fois donc qu’une question importante s’est présentée devant nous, nous ne nous sommes pas bornés à faire connaître et à établir directement, par la méthode psychologique, notre propre sentiment ; mais nous avons rapporté toutes les opinions antérieures, nous en avons signalé le côté vrai et le côté faux, puis nous avons montré comment elles ont préparé et amené logiquement la solution véritable.

Telle est la marche que nous avons suivie. Elle est, comme on voit, entièrement d’accord avec nos principes, et elle offre l’avantage, toutes les fois que nous nous sommes trompés, de mettre en regard de nos erreurs les idées et les faits propres à les combattre.

Ce n’est pas au hasard que nous avons divisé entre nous la tâche commune ; mais chacun de nous a pris la part que ses études antérieures lui avaient déjà rendue familière et vers laquelle il se sentait porté par la pente naturelle de son esprit. Pour les diverses branches de connaissances qui, sans appartenir directement à la philosophie, ne peuvent pourtant pas en être séparées, ou lui prêtent un utile concours, nous nous sommes adressés à des hommes non moins connus par l’élévation de leurs idées que par l’étendue de leur savoir : nous regardons comme un devoir de leur témoigner ici publiquement notre reconnaissance.

Malgré tous nos efforts, nous ne pouvons pas espérer que notre œuvre soit irréprochable. Bien des noms et bien des faits ont dû être omis ; des inexactitudes de plus d’un genre ont dû nous échapper ; mais, nous l’avouons, nous avons compté un peu sur une critique à la fois bienveillante et sévère. Loin de la redouter, nous l’appelons de tous nos vœux, et nous sommes prêts, quand ils nous sembleront justes, à mettre à profit ses conseils.

Paris, le 15 novembre 1843.