Page:Furetière - Le Roman bourgeois.djvu/313

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monstré que ceux-là sont maudits de Dieu, qui découvrent la turpitude de leurs parens et de leurs frères.

La Lardoire des courtisans, ou satyre contre plusieurs ridicules de la cour, qui y sont si admirablement piquez que chacun y a son lardon.

La Clef des sciences, ou la croix de par Dieu du prince, c’est-à-dire l’art de bien apprendre à lire et à escrire, dedié à monseigneur le dauphin ; avec le passe-partout de devotion, ou un manuel d’oraison pour l’exercice journalier du chrestien.

Imitation des Thresnes de Jeremie, ou lamentation poëtique de l’autheur sur la perte qu’il fit, en déménageant, de quatorze mille sonnets, sans les stances, épigrammes, et autres pieces118.

Vrayment (dit Charroselles), j’ay esté present à la naissance de cet ouvrage : jamais je ne vis un autheur plus déconforté que fust celuy-cy en recevant la nouvelle de cet accident. Je taschay à le consoler de tout mon possible, suivant le petit genie que Dieu m’a donné ; et comme j’avois appris du crocheteur qui avoit esté chargé de ces papiers qu’il falloit qu’ils eussent esté perdus vers le Marché-Neuf, j’asseuray Mythophilacte que quelque beuriere les auroit ramassez, comme estant à son usage, et qu’il n’avoit qu’à aller acheter tant de livres de beurre, qu’il peust recouvrer jusqu’à là derniere piece qu’il avoit perduë. Vrayment (répondit Belastre), voilà une consolation bien maligne, et qui est fort de vostre genie, comme vous dites ; mais ne faites point perdre de temps à mon greffier, à qui j’ordonne de continuer. Volaterran, reprenant où il en es-


118. Mailliet, selon Furetière, 5e satire, V. 95–120, avoit aussi perdu ses vers ; un valet les lui avoit jetés au feu.