Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/33

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avoir fait asseoir son subordonné, eh mais ! j’ai vu ce nom-là quelque part. Vous écrivez dans les journaux ?

Non bis in idem, pensa le nouveau qui lisait quelquefois les feuilletons de Janin ; et il répondit avec une impudence qui promettait :

— Je n’ai jamais fait imprimer une ligne, Monsieur.

— Ah ! tant pis, dit le chef de division, nous avons ici quelques gens de lettres, ce sont d’excellents garçons, je les aime beaucoup.

— Encore une école, se dit Romain ; drôle de boutique, on ne sait sur quel pied danser. Et comme il avait soif de faire son chemin, il se promit d’avoir toujours quelques cocardes de rechange dans sa poche. Il reprit tout haut :

— Me voici maintenant, Monsieur, tout à votre disposition, et je puis aujourd’hui même, si vous voulez m’indiquer ma besogne…

— Oh ! oh ! fit M. Mareschal en riant avec bonhomie, le feu sacré du premier jour, je connais ça ; il se refroidira.

Caldas mit la main sur son cœur, comme pour prendre le ciel à témoin de la sincérité de son intention.

Le chef de division continua :

— Écoutez, mon cher monsieur, on ne quitte pas