Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/41

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— Entendons-nous, reprit Caldas, j’ai sa confiance, parce que j’ai une place.

— Une place ! firent en chœur les deux bohêmes.

— Oui, mes amis, j’entre au ministère de l’Équilibre.

— Paye-t-on la copie ? demanda le critique.

— Cent francs par mois, répondit Romain, pour commencer.

— Alors, mordioux ! fit le critique, saisissant la balle au bond, c’est toi qui régleras la consommation.

— Cent francs, reprit Cahusac, mais c’est la Californie ; je demande une pioche… Voyons, qu’est-ce qu’il faut faire pour gagner tout cet argent-là ?

— Pas grand’chose, en vérité. On arrive au bureau sur les dix heures ; à cinq heures on est libre.

— Ça fait sept heures, observa Cahusac, c’est long !

— Y va-t-on tous les jours ? demanda Greluchet.

— Dame, oui, les dimanches exceptés.

— Ça fait vingt-six jours par mois, remarqua le critique ; c’est beaucoup.

— Je vous trouve superbes, reprit Caldas ; est-ce que vous avez jamais gagné cent francs à travailler dans vos journaux ?