Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/59

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— Je ne paye rien ; je n’ai pas douze mille livres de rente comme toi, Gérondeau. Si je les avais, je ne serais pas ici à faire ce métier de galérien.

À ces mots, « douze mille livres de rente, » Caldas laissa tomber son plumeau ; il considéra avec curiosité ce quadragénaire opulent qui répondait au nom de Gérondeau.

On rendit la calotte à M. Rafflard, qui n’en grogna que plus fort.

— On ne peut jamais travailler ici, c’est dégoûtant. Si vous n’avez rien à faire, moi, j’ai de la besogne : un rapport à faire copier.

— Voilà votre homme, dit Gérondeau en montrant Caldas ; monsieur est notre nouveau collègue.

Caldas se leva pour prendre des mains du commis principal le rapport en question.

— Vous n’êtes pas dégoûté, vous, dit l’autre, un travail destiné au ministre !

— C’est donc bien difficile ? demanda Romain.

— Parbleu ! il faut avoir été maître d’écriture.