Page:Gautier - En Chine, Les arts graphiques, 1911.djvu/72

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permet il relève son caleçon par.dessus ses genoux et garde le haut du corps nu jusqu’à la ceinture pour s’abriter à la fois de la pluie et du soleil, il se coiffe d’un large chapeau en paille de forme cônique très.léger, et néanmoins très solide. L’hiver,’il s’affuble d’une blouse faite de roseaux disposés comme sur les toitures des maisonnettes, aussi les paysans ne ressemblent-ils pas mal à des chaumières embulantes. Tous, artisans, seigneurs ou bourgeois, portent la natte pendante entre les épaules et ont le devant de la tête et la nuque soigneusement rasés. Ces trois cent millions de têtes à accommoder presque chaque jour nécessitent, comme on peut se l’imaginer, une prodigieuse multitude de barbiers dans l’Empire du Milieu il en existe. en effet une quantité innombrable.

Le barbier chinois est un personnage des plus singuliers et qui n’a pas son équivalent au monde. Dès le matin, il court les rues. à toutes jambes, portant sur l’épaule, aux deux extrémités d’un long bambou terminé par la figure d’un animal chimérique, tout l’attirail de son métier. Son regard exercé a bientôt découvert un passant dont le crâne n’est pas parfaitement net, il bondit vers lui, le saisit au passage, et la pratique ainsi prise, an vol se trouve aussitôt installée sur un escabeau, sous un large parasol fiché en terre. En un clin d’œil, tout est prêt ; l’eau. tiédit sur. un réchaud la cuvette, les pinces, la brosse à oreilles,. la perle de corail fixée à un manche d’ivoire et destinée à nettoyer l’mil, sont sorties de leurs étuis alors con1mence le shan-pao, opération mystérieuse, passes magnétiques, dont l’effet rapide.est une douce