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CHAPITRE X
les oiseaux pêcheurs

Sur un seul pied près de la rive
Le cormoran demeurera,
Aussi longtemps que coulera,
Belle rivière, ton eau vive.

En Chine, le cormoran est l’auxiliaire précieux du pêcheur. Doué d’un œil perçant, il distingue facilement le poisson, même à une grande profondeur ; excellent nageur, il plonge et poursuit sa proie avec rapidité et, fidèlement, dans une de ses pattes, il la rapporte à son maître. Pour le préserver des tentations de gourmandise, on lui passe au cou un anneau qui ne lui permet d’avaler que les plus petits poissons.

Le cormoran est admirablement dressé, et remplit son emploi avec intelligence et dextérité ; avec persévérance aussi ; car, s’il revient la patte vide, des coups de gaffe le renvoient au fond de l’eau ! On en voit qui, ayant capturé un poisson trop gros, se font aider par un camarade pour l’apporter jusqu’au bateau. La pêche jugée suffisante, le maître allège le cormoran de son collier et lui permet de travailler pour son propre compte. C’est sa récompense.