Page:Gautier - En Chine, Les arts graphiques, 1911.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

derrière elle. Un groupe de serviteurs du viceroi la rejoignit, l’arrêta ; un grand eunuque la-— prit dans ses bras et, rebroussant chemin, à toutes jambes l’emporta.

Elle se retrouva devant le vice-roi dont le visage était bouleversé et qui arpentait la salle fébrilement,

— Jeune fille, jeune fille, s’écria-t-il, tu as dit vrai. Un messager de Cèdre d’Or m’apprend que l’empereur lui a confié, en effet, la plus précieuse des reliques une griffe du roi des Dragons,. pour la porter dans une pagode lointaine. Que sais-tu de plus ? Où est mon fils en ce moment ?

Jade Pur prit la précieuse pierre qu’elle portait à sa ceinture et l’apprcicha de son oreille. Elle entendit d’abord un murmure sourd et confus qui peu à peu se précisa et elle perçut des paroles qu’elle répéta à mesure.

— Il est à 200 lis seulement d’ici, sur le territoire du Fo-Kiang. Il ne sait pas encore que la griffe du roi des Dragons lui a été dérobée.

— Va, va, ma fille, dit le mandarin en trépignant d’impatience. Le cortège est prêt, les chevaux sont harnachés. Va, va, brûle la route, sauve mon fils !

Depuis des jours, depuis des semaines, depuis des mois, Cèdre d’Or, guidé par Jade Pur, poursuivait le ravisseur de la sainte relique, par les forêts, par les montagnes, par les déserts. Le fils du vice-roi et la jeune fille étaient presque à bout de force, mais non pas à bout de courage.

Jade Pur s’était présentée, sous le costume d’un