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ISOLINE

s’abrite une cabane des plus modestes. Le toit de chaume qui se projette d’un côté, un peu en dehors de la muraille, forme une sorte d’auvent soutenu par deux perches. C’est sous cet abri que s’ouvre la porte de la cahute qui ne contient que deux pièces, l’une très petite, l’autre plus grande : pour plancher la terre battue, pour meubles une armoire de noyer qu’égayent quelques plaques de cuivre ; un lit breton, c’est-à-dire une seconde armoire percée d’un trou ovale soigneusement fermé par de petits rideaux à ramages, devant le lit un banc de chêne que le temps et le frottement ont rendu luisant et brun comme une châtaigne. — Par ce banc, en faisant encore une énorme enjambée, on parvient à se glisser dans l’intérieur du lit. — Une table, quelques chaises de paille à haut dossier, un escabeau sous le manteau de la grande cheminée campagnarde, des ustensiles en grès ou en faïence accrochés aux murs, et c’est tout.

La coiffe blanche de Marie Damont, qui tricote en surveillant la marmite, est le seul point clair dans ce sombre intérieur qui ne prend son jour que par la porte, vitrée d’en haut.

Marie est la sœur du matelot Damont, qui, après