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INTRODUCTION

de pas redoublés réussis et de bonne facture ; les paroles étaient médiocres et plus que médiocres. Mais enfin un grand exemple était donné, et il était prouvé que nous pouvions avoir un théâtre véritablement national. Vienne un grand musicien, qui s’éprenne de ce sujet, et nous aurons une œuvre aussi belle que Faust. Mais, au nom de l’art tant de fois outragé, que le librettiste se borne à traduire et à dramatiser notre vieux poëme. Arrière toutes les médiocrités italiennes ! arrière toutes les imaginations modernes !


XVIII. — suite et fin du précédent


Si notre lecteur nous a bien suivi en ces dernières pages, il a pu constater aisément année par année, mois par mois, et jusque jour par jour, la vulgarisation toujours progressive de notre Roland. Nous voudrions avoir fait bien vivement sentir cette admirable progression. Mais nous ne sommes encore parvenus qu’en 1863. Or, que d’excellents travaux depuis sept ans, pour ne parler ici que de travaux vulgarisateurs ! C’est tout d’abord l’excellente traduction de M. d’Avril, qui conquiert enfin sa place dans une Collection vraiment populaire[1]. C’est, passez-moi le mot, notre Chanson de Roland ne coûtant plus que vingt sous. C’est encore le livre de M. A. de Saint-Albin, où l’on trouve Roland traduit pour la quatrième ou cinquième fois, et accompagné d’une traduction du Faux Turpin[2]. Ce sont vingt conférences, vingt lectures faites devant des auditoires

  1. La Chanson de Roland, Traduction nouvelle, avec une Introduction et des Notes, par le baron d’Avril. ═ Il en a paru deux éditions : la première, in-8o, chez B. Duprat, en 1855 ; la seconde, in-18, chez Albanel (pour la Société de Saint-Michel), 1866.
  2. La Chanson de Roland, poëme de Theroulde, suivi de la Chronique de Turpin, traduction d’Alexandre de Saint-Albin. Paris, Lacroix, 1865, in-18. (Collection des grandes Épopées nationales.)