Page:Gautier - La sœur du soleil.djvu/117

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— Les princes de Nagato, de Satsouma, d’Ouésougui de Sataké.

— C’est bien, dit la Kisaki en faisant un geste pour congédier le messager. Ces seigneurs vont s’ennuyer en attendant le jour de l’audience, continua-t-elle en s’adressant aux princes réunis autour d’elle ; le Mikado, mon divin maître, est avec toutes ses femmes et toute sa cour au palais d’été ; le daïri est à peu près désert. Tsusima, va donc chercher ces princes et conduis-les ici, ils prendront part à nos jeux. Qu’on prépare à leur intention quelques pavillons dans l’enceinte de la résidence, ajouta-t-elle en se tournant vers ses femmes.

Les ordres furent transmis à l’intérieur de la maison, et le prince de Tsusima, après s’être incliné profondément, s’éloigna.

Le daïri n’était distant du palais d’été que d’une demi-heure de marche, il fallait donc une heure pour y aller et en revenir.

— Préparez un nouveau combat, dit la Kisaki.

Les oiseliers crièrent les noms des combattants :

— L’Ergot-d’Or !

— Le Rival-de-l’Éclair !

— L’Ergot-d’Or, c’est un inconnu, dit la souveraine ; je parie pour le Rival-de-l’Éclair ; je le crois invincible : il a tué Bec-de-Corail, qui avait massacré de nombreux adversaires.

Tous les assistants parièrent avec la reine.

— S’il en est ainsi, dit-elle en riant, je parie seule contre vous tous ; je m’associe à la fortune de l’Ergot d’Or.

La lutte commença : le Rival-de-l’Éclair s’élança avec la vivacité qui lui avait valu son nom. D’ordinaire au premier choc, il mettait son adversaire hors de