Page:Gautier - La sœur du soleil.djvu/161

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je t’ai appelé aujourd’hui et tu lui transmettra mes paroles. J’ai fini.

— Mon père, dit Fidé-Tadda en s’agenouillant devant Hiéyas, je vous jure d’accomplir de point en point vos volontés.

— Bien, mon enfant mais fais appeler le médecin, dit Hiéyas, qui respirait péniblement, suffoqué par ce long discours.

Le médecin fut introduit.

— Illustre savant, dit Hieyas en le regardant fixement, suis-je très malade ?

— Non, maître, dit le médecin avec une certaine hésitation.

— Je t’ordonne de dire uniquement la vérité. Suis-je très malade ?

— Oui, dit le médecin.

— En danger de mort ?

— Pas encore mais la vie de fatigues que tu mènes peut hâter ta fin.

— Pourrai-je voir l’issue de la guerre que j’entreprends, en supposant qu’elle durât six lunes ?

— Oh oui ! dit le médecin, tu peux même prolonger la guerre plus longtemps.

— Eh bien ! je suis riche, s’écria Hieyas en riant, je n’ai pas besoin de me presser, je vais prendre quelques jours de repos.