Page:Gautier - La sœur du soleil.djvu/236

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— La princesse de Nagato ne déshonorera pas son nom.

— Alors, il va falloir me rendre cette arme, dit le prince qui la reprit lui-même sur la poitrine de Fatkoura, tu pourrais m’échapper par la mort, ce qui me serait un amer chagrin. Réfléchis à la proposition que je viens de te faire, tu as jusqu’à demain pour te décider. Jusqu’à l’heure du supplice, auquel tu assisteras, il sera en ton pouvoir de procurer à ton époux une mort plus douce.

Le prince reconduisit à son palais la jeune femme, puis il la quitta.

Elle était tellement accablée par l’épouvante et le désespoir qu’il lui semblait qu’elle n’existait plus.

Elle s’endormit d’un sommeil plein de cauchemars, mais tout ce que le rêve fiévreux peut enfanter de terreur était moins horrible que la réalité. Lorsqu’elle s’éveilla, sa première pensée lui serra le cœur et baigna son front d’une sueur froide.

Le prince de Toza lui fit demander ce qu’elle avait décidé et à quel genre de mort devait se préparer le seigneur de Nagato.

— Dites à Toza, répondit la princesse fièrement, qu’il cesse de m’insulter en feignant de croire que je suis capable de ternir le nom de Nagato en commettant une action infâme.

On lui annonça alors que l’exécution aurait lieu devant ses fenêtres, au moment où le soleil commencerait à descendre vers l’occident.

— Cet odieux seigneur s’imagine peut-être, dit Fatkoura lorsqu’elle fut de nouveau seule avec Tika, que je vais survivre à la mort de celui qui m’est plus cher que moi-même. Il croit que le coup qui le frap-