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XXIII


FATKOURA


La captive du seigneur de Toza trouvait les jours longs et monotones. Elle attendait le vengeur, certaine qu’il viendrait la délivrer, mais se disant qu’il tardait un peu. Elle était obsédée par l’amour croissant dont Toza la poursuivait. Après l’exécution de celui qu’il croyait être Nagato, il s’était abstenu de la visiter ; puis, s’apercevant que la douleur de Fatkoura était peu violente, et qu’elle paraissait résignée, il avait conçu quelque espoir et recommencé à l’importuner. Tantôt il était humble, soumis, suppliant ; tantôt il s’emportait, menaçait ; quelquefois, il essayait d’attendrir la jeune femme par des larmes elle demeurait implacable.

— Larmes de tigre, disait-elle, qui voit sa proie lui échapper.

— Tu ne m’échapperas pas ! s’écriait Toza.

Fatkoura tenait rigueur à Tika, elle s’était aperçu