Page:Gautier - La sœur du soleil.djvu/368

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et je te jure que tu seras récompensé, au delà de tes espérances.

— Tu as de l’argent ? dit le gardien en se retournant vivement.

Omiti se souvint qu’elle avait quelques kobangs dans sa ceinture.

— Oui, dit-elle.

— Pourquoi ne l’avoir pas dit tout de suite ?

Il prit la grosse clé qui pendait a sa ceinture et s’approcha de la porte. Omiti lui donna un kobang. C’était une somme importante pour cet homme peu rétribué et qui d’ailleurs buvait tous ses appointements.

— Avec une pareille raison entre les mains, tu n’avais pas besoin de mettre ton père à l’agonie ! dit-il en ouvrant la porte.

— Quel est le plus court chemin pour atteindre les rives du Yodo-Gava ? demanda-t-elle.

— Marche droit devant toi. Tu trouveras une nouvelle barrière. Elle s’ouvre sur le rivage.

— Merci dit-elle.

Et elle s’éloigna rapidement. Le chemin était meilleur ; on avait amoncelé la neige en grands monticules.

— Je suis sauvée à présent, se disait la jeune fille toute joyeuse, et ne prenant pas garde à la fatigue qui l’accablait.

Elle atteignit la seconde barrière. Mais cette fois elle savait le moyen a employer pour se faire ouvrir. Le gardien se promenait en long et en large, en frappant des pieds pour se réchauffer.

— Un kobang pour toi si tu m’ouvres la porte ! lui cria-t-elle.

L’homme tendit la main et mit la clef dans la serrure. Omiti passa ; elle était sur les rives du fleuve. Il