Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/34

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Sidonie était la mauvaise tête de la famille, on la grondait, quelquefois, parce qu’elle était en retard le soir, ou paresseuse le matin ; mais elle répondait mal et ne changeait pas.

Avec moi, elle s’entendait très bien, cependant, et me gâtait comme faisaient les autres. Je la trouvais amusante, elle inventait des jeux drôles, s’attardait à me boucler les cheveux, à m’orner de rubans et de perles enfilées. Elle devait être, il me semble, en apprentissage chez une couturière.

Elle me montra un jour, dans la chambre noire où elle couchait et qu’une cloison vitrée séparait de la première pièce, elle me montra d’extraordinaires chiffons, qui me causèrent une admiration sans bornes.

Il ne fallait pas le dire. Au moindre bruit, elle refermait précipitamment le paquet et le cachait sous son lit. Ce que c’était, je ne m’en