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XII




J’aimais à embrasser les poêles rouges, à prendre avec mes doigts la flamme des chandelles, ou à la regarder de très près. Je garde de ce goût singulier plusieurs marques, entre autres, deux cils brûlés et une petite place ronde, toute nue, dans les cheveux.

Cette manie, dont les brûlures mêmes ne me guérissaient pas, était le plus grand souci de ma chère nourrice. Elle avait fait entourer le poêle d’une grille, et on mettait autant que possible les lumières hors de ma portée. Mais j’avais l’acharnement qu’ont les papillons à se roussir les ailes et il fallait me surveiller sans cesse.

Je devais être, d’ailleurs, un bien terrible nourrisson, avec, sans doute, des drôleries et des gentillesses qui me faisaient aimer tout de même, car, sans cela, l’idolâtrie que toute cette