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le second rang du collier

vous jouer les morceaux mélodramiques pour savoir sous quelles mesures de la musique il faut placer les paroles déclamées.

J’ai eu également l’honneur de passer deux fois chez vous pour vous prier de vouloir bien me donner (ainsi que nous en étions convenus), la partition de piano de Struensée, afin de vous indiquer le sens des paroles allemandes qui doivent être déclamées sous la musique ; votre concierge me dit que vous habitez la campagne, et que je ne puis pas espérer de vous trouver à Paris. Comme je ne possède pas un autre exemplaire de la partition de piano de Struensée, j’ose donc vous prier d’avoir l’extrême bonté de m’envoyer le vôtre ; j’y ferai ce travail en vingt-quatre heures et je vous renverrai la partition, pour que vous puissiez continuer votre travail poétique.

Veuillez agréer, monsieur, l’expression de mes sentiments les plus distingués de votre très dévoué.

MEYERBEER.

Samedi. — Écrit dans la loge de votre concierge.

Un traité avait été signé, quelque temps avant, avec l’éditeur Brandus. Cependant l’œuvre ne fut pas réalisée. Théophile Gautier écrivit seulement le prologue en vers, qui est publié dans son Théâtre, sous ce titre : Prologue de Struensée ; je crois qu’il n’a jamais été récité dans les concerts, où la partition fut exécutée sans le drame de Michel Beer.

Vers la même époque, Théophile Gautier avait composé pour Meyerbeer un oratorio intitulé Josué. Mais le musicien égara le manuscrit et en fut très désolé. Il redemanda avec insistance à mon père une nouvelle copie ; mais, comme celui-ci n’en avait pas, sauf quelques vers qui semblent faire partie de cette œuvre, le poème fut définitivement perdu.