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IV


Le 31 août était l’anniversaire de la naissance de Théophile Gautier ; et, pour fêter ce jour, nous organisions chaque année, en grand mystère, quelque réjouissance : récitation de compliments, naïves pantomimes, feux d’artifice et flammes de Bengale, qui donnaient au jardin une féerique et fugitive splendeur. Une fois, cependant, vers les approches de sa fête, le père nous déclara, qu’à ce propos, il avait une idée extrêmement ingénieuse, dont il voulait nous faire part. Les prétendues surprises, qui ne le surprenaient guère, les répétitions, faites en cachette, qu’il avait l’air de ne pas soupçonner, et pendant lesquelles on le laissait tout seul, n’étaient pas très gaies pour lui. Il savait bien que les préliminaires d’une fête en sont le plus souvent la partie la plus divertissante. Il n’était pas juste que lui, le fêté justement, en fût exclu. Il proposait donc d’organiser avec nous les réjouissances et même d’y prendre une part active.

— Je me fêterai moi-même, dit-il. Que penseriez-vous d’une pièce, dont je suis l’auteur, et dans laquelle je jouerais ?…