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le second rang du collier

Comme il a bien peur des filous !
Oh ! la réplique alerte et vive.
Les bons airs de tuteur jaloux,
La bonne bêtise naïve !


Gaiement ironique dans le rôle du malin docteur, admirablement ahuri sous le crâne chauve de Géronte, qui lui faisait une tête impayable, il tirait son plus irrésistible effet de brusques changements de voix ; passant sans transition, d’un timbre grave, profond et caverneux, à des notes aiguës et criardes dont le contraste était d’un comique extrême.


Quant à Pierrot, blanc comme un lis,
Et sérieux comme un augure,
Il empruntait de Gautier fils,
Une très aimable figure.


Rodollo, lui, fut épique. Sa trogne rouge, sa voix, enrouée pour de bon, son allure d’ivrogne fieffé, sa somnolence continuelle, dont il sortait seulement par saccades, créaient une figure très originale, qu’un acteur de profession n’eût pas mieux composée.


Il est terrible, il est superbe !


s’écriait Banville !…

Il va sans dire que tous les interprètes furent fêtés et que ce fut une soirée triomphale.