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le second rang du collier

Mon père quitta la place. Il s’en alla inaugurer une ligne directe de chemin de fer, de Paris à Madrid.

Les vers ressemblaient maintenant à de petites saucisses, d’un blanc verdâtre. Ma mère les trouvait jolis, elle les prenait entre ses doigts et les baisait.

Quelques-uns commencèrent à se dresser à demi, en oscillant, et cela signifiait qu’ils désiraient accrocher des fils, pour suspendre leurs cocons ; il fallut se procurer bien vite des fascines, de menues branches, et les disposer le mieux possible. Bavant des floches, couleur d’or ou d’argent, ils se mirent à filer, s’entortillèrent en un tissu, de plus en plus compact, et tous, bientôt, s’endormirent dans la soie, nous rendant la paix, enfin !



Madarasz faisait le portrait de Myrza, une petite chienne havanaise, que Giulia Grisi avait donnée à ma mère et dont Théophile Gautier a tracé un léger croquis, dans sa Ménagerie intime :


Elle est blanche comme la neige, surtout quand elle sort de son bain et n’a pas encore eu le temps de se rouler dans la poussière, manie que certains chiens partagent avec les oiseaux pulvérisateurs. C’est une bête d’une extrême douceur et qui n’a pas plus de fiel qu’une colombe. Rien de plus drôle que sa mine ébouriffée et son masque composé de deux yeux pareils à des petits clous de fauteuil et d’un