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le second rang du collier

Pourvu que ses changements soient maintenus !…

Dumas nous raconte qu’il y a eu un incendie, chez lui, dans sa chambre, et qu’il a failli rôtir. Il est enchanté de cet événement, parce que la compagnie d’assurances lui refait une chambre toute neuve.

— En somme, il n’y a de brûlé qu’un rideau de mon lit et je demandais simplement qu’il fût remplacé ; les agents de la Compagnie se sont récriés : l’ancien et le neuf n’iraient pas ensemble, la teinte ne serait pas la même, cela jurerait affreusement !… Bref, ils remplacent tout, la tenture, les portières, le couvre-pied, et c’est joliment malin de leur part, car vous voyez quelle réclame je leur fais !… Je parie que vous n’êtes pas assurés.

Nous n’en savons trop rien. Et quelle imprudence de ne pas l’être ! Le père, bien souvent, s’endort sur son journal et enflamme le coin du papier à sa bougie… Dernièrement, j’ai été réveillée, moi, en pleine nuit, par une odeur de roussi. Qu’est-ce que je vois du haut de l’escalier ? Mon père, adossé au poêle, sur lequel il a posé sa lumière, et qui lit tranquillement ; une colonne de fumée monte derrière lui. Je dégringole nu-pieds et me jette sur l’épais veston de velours, que j’arrache facilement, mais qui, complètement brûlé dans le dos, se partage en deux, une manche par-ci, l’autre par-là.

— Si vous étiez assurés, Théo aurait eu un veston neuf ! s’écrie Dumas.

Puis il me demande si j’ai fini de lire Vauve-