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le second rang du collier

Je viens m’asseoir à ses pieds, pour voir, de plus près, le portrait de son autre enfant, un fils, dont la miniature, entourée de diamants, est toujours sur sa poitrine, au fond d’une grotte de dentelles.

Un mystère plane sur celui-là, pour moi du moins. Il vit loin de sa mère, qui ne le rencontre que rarement. C’est un beau jeune homme, en costume d’officier anglais. Ce cousin, que je n’ai jamais aperçu qu’en image, m’intrigue infiniment. Giulia baisse la tête vers le portrait et murmure, avec un long soupir :

— Fred !…

Mon père vient d’entrer. Il arrive directement du Moniteur, où il terminait son feuilleton du dimanche C’est lui que l’on attendait, car aussitôt on replie les portes qui séparent la salle à manger du salon, et l’on annonce le dîner…



En hiver, sous la neige !… Le jardin, tout blanc, est bien joli dans sa pureté intacte.

Le balai a ménagé des sentiers praticables, à travers la cour, de la salle à manger à la pompe, de la cuisine à la petite porte de la rue, et aussi sur l’escalier de la terrasse afin qu’on puisse atteindre le poulailler, ou la cave, au fond du tunnel.

Le père a été obligé d’aller à Paris tout de même.