Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 1.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
histoire du mouvement janséniste

Formulaire : « Nous promettons une soumission et créance sincère pour la foi ; et sur le fait, comme nous n’en pouvons avoir aucune connaissance par nous-mêmes, nous n’en formons point de jugement, mais nous demeurons dans le respect et le silence conforme à notre condition et à notre état ».

À la fin de l’acte se lisait une protestation en règle contre toutes les violences qui pourraient être faites aux religieuses ; c’est de la procédure en style de palais. Évidemment les sœurs ont trouvé moyen de faire rédiger cela par un homme du métier.

Signé à Paris, cet acte fut envoyé immédiatement aux Champs ; il en revint confirmé et approuvé, et muni du sceau de l’abbaye « pour n’avoir pu trouver aucuns tabellions et autres officiers de justice qui aient voulu recevoir ces présentes ». C’est le dernier acte capitulaire qui porte la signature de toutes les religieuses ; huit jours après, il n’y avait plus ni abbesse ni officières pouvant réunir un chapitre régulier. L’acte du 14 juillet est bien le testament de mort du monastère de Port-Royal.

Le 21, Péréfixe, guéri de sa fièvre double-tierce, vint à Port-Royal, fit un long discours plein d’injures et de menaces, et défendit aux religieuses de s’approcher des sacrements, ce qui lui attira cette réplique d’une ancienne : « Nous ne pouvions manquer d’être privées de sacrements, puisqu’on nous en prive pour n’avoir pas signé, et que nous nous en serions privées nous-mêmes si nous avions signé, comme ayant commis une très grande faute. » C’est alors que, l’abbesse ayant voulu placer un mot, l’archevêque l’apostropha en ces termes, qui furent écoutés avec la plus parfaite impassibilité : « Taisez-vous, vous n’êtes qu’une petite opiniâtre et une superbe, qui n’avez point d’esprit, et