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chapitre xvi

au public un avant-goût du Moniteur de 1789, avec cette différence qu’elles n’ont jamais cessé de batailler, de rendre compte des livres nouveaux ; de donner des articles nécrologiques, d’attaquer enfin avec la même vigueur les Jésuites hétérodoxes, Hardouin, Berruyer, Pichon, et les philosophes tels que Montesquieu, Buffon, Voltaire et Rousseau. Aucune publication n’a contribué avec plus d’efficacité à déconsidérer le molinisme et à faire pénétrer les doctrines de Port-Royal, c’est-à-dire le jansénisme orthodoxe et l’augustinisme pur dans les couches profondes de la nation[1].

À côté des Nouvelles ecclésiastiques, il se publia une infinité de livres qui ont un caractère historique très nettement marqué, notamment les Anecdotes ou Mémoires secrets sur la constitution Unigenitus (1730-1733), ouvrage de l’académicien Villefore, réédité malicieusement en 1744, sous la rubrique de Trévoux, aux dépens de la Société. En 1753, on publia le précieux Journal de Dorsanne, dont Villefore avait en connaissance, et ces deux publications, faites à l’aide des papiers du cardinal de Noailles, mirent au jour bien des secrets et dévoilèrent bien des intrigues. On fit également paraître, surtout après 1730, une multitude de tout petits livres intitulés Abrégé historique et chronologique…. — Le véritable Almanach nouveau pour l’année 1733, ou le nouveau calendrier jésuitique, à Trévoux, pour la plus grande gloire de la Société, avec figures. — Almanach de Dieu, pour l’année 1738, dédié à M. Carré de Montgeron, avec

  1. J’ai encore vu en 1900 des personnes qui faisaient leurs délices de la lecture quotidienne des Nouvelles ecclésiastiques.