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disciples ; elle respire toute la vivacité de leur foi, toute l’ardeur de leur charité, tout le parfum de cette fleur des premiers temps. Toutefois la nuance qui fait ici transition est digne de remarque.

Vous retrouvez encore la simplicité naïve, l’élévation, le sublime, l’enthousiasme divin des livres inspirés, mais pas au même degré. L’écrivain perce davantage ; on remarque plus de correction dans le style, tout ce qui annonce la culture de l’esprit, l’art des transitions, un enchaînement étudié dans les idées.

Une différence essentielle encore à remarquer, c’est que les apôtres dont les écrits sont insérés dans les canons des divines Écritures sont tellement purs de toute erreur, que vous n’y trouverez jamais cités que des faits bien certains et bien établis. Ainsi ils ne seraient point appuyés de la fable du phénix, pour prouver la résurrection des corps, comme le fait saint Clément, bien que la citation confirme la preuve, loin de l’affaiblir.

La division par chapitres empêche d’appercevoir la suite des idées. L’auteur semble passer à tout moment d’un sujet à un autre. Mais, lue dans son ensemble, cette épître présente l’unité la plus parfaite ; jamais l’auteur ne s’écarte de son but, tout contribue à établir la nécessité de la paix et de la concorde.

Le partage que nous adoptons tend à conserver et à faire ressortir l’unité de cette épître. Elle offre les cinq divisions suivantes, aussi simples que naturelles :

1o L’éloge de la ferveur primitive et la peinture des désordres causés par le schisme ; 2o la nécessité de la pénitence et de l’humilité pour revenir à la pureté des premières mœurs ; 3o l’amour que Dieu manifeste pour la paix et les dispositions qu’il demande pour la faire régner ; 4o l’ordre qu’il a établi dans son Église et le respect dû à cet ordre ; 5o de hautes considérations sur le schisme et de pressantes exhortations à ses auteurs pour les déterminer à le faire cesser.

« C’est ici, dit Cotelier, une homélie admirable pour l’heureux emploi de l’Écriture-Sainte, la clarté des interprétations allégoriques, l’élévation et le sentiment qui y règnent, la sagesse et l’autorité des conseils qu’elle développe. On peut la citer comme un modèle de lettre pastorale. Elle serait même, à quelques endroits