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qui n’ont rien de commun avec les ouvrages supposés par les hérétiques pour appuyer leurs erreurs, et reconnus faux et apocryphes. C’est en ce sens qu’il faut entendre les paroles de saint Jérôme sur cette épître, puisqu’il en recommande la lecture comme très-utile aux fidèles.

Elle ne porte aucun titre et aucune date, mais il est évident par le style et par certains passages qu’elle appartient aux temps apostoliques, et qu’elle fut écrite peu après la ruine de Jérusalem. Elle était déjà fort répandue parmi les fidèles vers le milieu du second siècle.

Elle semble adressée particulièrement aux Juifs hellénistes nouvellement convertis à la foi, mais encore attachés aux cérémonies légales, et peut se diviser en deux parties. Dans la première, l’auteur prouve que les cérémonies mosaïques ont été abolies par la loi nouvelle. Il ramène sans cesse les Juifs au sens spirituel caché sous le voile des figures anciennes qu’il développe et explique avec clarté. Après avoir solidement établi la divinité du Verbe et son humanité, la vie à venir et le jugement dernier, l’auteur tire des inductions utiles à la conduite des mœurs, ce qui forme la seconde partie. L’ordre de cette épître est remarquable. Nous le suivrons fidèlement, en abrégeant tout ce qui est de détail. On y trouve partout une douceur, une onction apostolique. Les grandes vérités du dogme et de la morale sont exposées d’une manière lumineuse et souvent éloquente.

Il suffit de lire cette épître pour se convaincre du mérite de ce monument, et combien il était précieux à conserver.


ÉPÎTRE CATHOLIQUE.


Je vous salue, mes fils et mes filles, au nom de Jésus-Christ qui nous a aimés dans la paix. Je surabonde de joie en voyant vos pieuses et saintes dispositions, et je me félicite moi-même par l’espoir que le bien que je vous fais tourne à mon propre salut. J’enrichis mon trésor devant le Seigneur toutes les fois que je vous communique les grâces que j’en reçois, vous que j’aime en quelque sorte plus que moi-même ; aussi me suis-je