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hâté de vous écrire afin que rien ne manque à votre foi et à votre science du salut.

Dieu nous a parlé par ses prophètes et initiés par eux dans la connaissance des choses futures. Pénétrons dans le sens de ces divins oracles, dans ce sanctuaire même de la Divinité.

Je vous parlerai non comme un maître, mais comme un d’entre vous, et le peu de mots que je veux vous adresser vous comblera de joie.

Les jours sont mauvais, mes frères, notre ennemi exerce son empire sur ce monde : appliquons-nous donc avec soin à connaître les voies du Seigneur.

La crainte et l’espérance des biens futurs soutiennent la foi ; la vigilance et la fuite des plaisirs sauvent l’innocence. Conservons intactes ces vertus et Dieu sera avec nous ; nous aurons l’intelligence des choses divines, et cette intelligence sera notre joie.


Première partie, toute dogmatique.


Comprenez d’abord l’inutilité des oblations et des sacrifices d’après ces paroles de Dieu lui-même : « Et qu’ai-je besoin du sang de vos boucs et de vos génisses ? Ne venez plus dans mon temple les mains chargées de vos dons : en vain m’offririez-vous la plus pure farine ; j’ai en horreur votre encens et vos solennités. »

Vous voyez, tous les sacrifices de la loi étaient sans prix à ses yeux. C’est de la loi nouvelle, de cette loi de liberté exempte de joug, qu’il attendait la seule oblation qui lui fût agréable.

C’est à nous qu’il parlait dans la personne des Juifs, parce qu’il nous voyait engagés dans la même erreur, lorsqu’il disait : « Le cœur brisé de douleur, voilà le sacrifice digne de moi. » Le Seigneur ne méprise point un cœur contrit et humilié.

Les jeûnes prescrits par la loi auraient-ils plus d’efficacité ? Écoutez comme en parle Isaïe : « Ne jeûnez-vous que pour susciter des procès, pour frapper impitoyablement vos frères ? Cessez de pareils jeûnes, si vous voulez que le Ciel entende vos