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Cette régénération nous affranchit de la circoncision légale. C’est la circoncision du cœur que Dieu demande de nous. Voici ses paroles : « Que je trouve en vous une loi nouvelle ; ne semez point dans les épines ; soyez circoncis de la circoncision du Seigneur ; ôtez la dureté de vos cœurs et n’endurcissez point votre tête. » Et ailleurs : « Toutes les nations de la terre sont incirconcises de corps, mais ce peuple est incirconcis de cœur. » C’est ainsi qu’il parlait des Juifs.

Vous voyez que Dieu demande une autre circoncision que celle du corps. En effet, les Syriens, les Arabes, les Égyptiens, les prêtres des idoles, ne sont-ils pas circoncis ? Direz-vous qu’ils sont compris dans l’alliance du Seigneur ?

La circoncision du corps était donc la figure d’une autre circoncision toute spirituelle.

Les viandes que Dieu interdisait comme immondes n’étaient aussi que des figures. Elles désignent le péché, dont il faut s’abstenir. Le pourceau signifie le voluptueux, l’oiseau de proie le voleur. Dieu veut qu’on les évite. Les animaux qui ruminent, et qu’il est permis de manger, représentent les justes qui méditent la parole divine ; leur pied fourchu exprime qu’en passant sur cette terre ils aspirent à une vie meilleure.

Ce qui nous affranchit, c’est le baptême et la croix : voyez si Dieu a pris soin d’en tracer des figures. « Ils m’ont abandonné, dit-il en parlant des Juifs, moi qui suis une source d’eau vive. Ils se sont creusé des citernes qui ne retiennent pas leurs eaux. » Et ailleurs : « Heureux l’homme juste qui n’est pas entré dans le conseil de l’impie ! il sera comme l’arbre planté près du courant des eaux, qui donne des fruits en son temps et dont les feuilles ne tombent point. » Remarquez, par l’arbre et par le courant d’une onde pure, le baptême et la croix rapprochés dans une même figure.

Vous les retrouvez encore dans ces paroles d’un autre prophète racontant la gloire de la terre de Jacob : « Un fleuve coulait à droite, au-dessus s’élevait un bel arbre. Qui mangera de ses fruits vivra éternellement. »

La vertu de la croix n’est-elle pas solidement établie par la