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lisons à qui saura mieux supporter l’injustice et le mépris.

Quel moyen plus sûr de faire mourir en nous tout rejeton du malin esprit, et de vivre toujours selon Jésus-Christ dans la pureté et la tempérance, soit pour l’âme, soit pour le corps ?

Nous touchons aux derniers temps[1] ; ce qui doit nous faire trembler, c’est la patience de Dieu : craignons qu’elle ne dépose contre nous au jour du jugement. Il nous faut, ou redouter la colère qui menace dans la vie future, ou chérir la grâce qui s’offre dans la vie présente. Vous ne trouverez celle-ci qu’en Jésus-Christ, pour aller à la vraie vie. N’aimez donc que lui, lui pour qui je porte ces chaînes. Ce sont, à mes yeux, des perles spirituelles ; puissent vos prières m’obtenir de ressusciter avec cette glorieuse parure ! Je vous les demande ; j’en ai besoin pour avoir part un jour à l’héritage des Chrétiens d’Éphèse, qui jamais, grâce à la vertu de Jésus-Christ, n’ont dévié de la doctrine des apôtres.

Je sais qui je suis et à qui j’écris. À moi la condamnation, à vous la miséricorde ; pour moi les périls, pour vous la sûreté. Votre ville est le passage de ceux qui vont à la mort pour Jésus-Christ, et vous, vous êtes les imitateurs de Paul parvenu à la sainteté, élevé à la gloire du martyre et digne de tout son bonheur. Serai-je assez heureux pour être placé à ses pieds, lorsque je jouirai de mon Dieu ? Toute sa lettre montre à quel point vous occupiez sa pensée devant le Seigneur.

Aimez à vous réunir souvent pour louer Dieu et lui rendre grâce. Par ces réunions fréquentes, vous affaiblissez les forces de Satan. Cet accord dans un même esprit de foi déjoue toutes les ruses qu’il emploie pour nous perdre. Rien n’est préférable à la concorde ; elle fait cesser la guerre du ciel et de la terre.

Toute obscurité disparaît devant une foi vive en Jésus-Christ et un tendre amour pour lui : l’une est le principe, l’autre la fin de la vraie vie. Le principe, c’est la foi ; la fin, c’est la cha-

  1. Les derniers temps c’étaient les siècles qui devaient s’écouler depuis le premier avénement de Jésus-Christ jusqu’au dernier.