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les plus grands éloges, m’estimant heureux d’avoir vu un si saint évêque. Puissions-nous ainsi nous revoir devant Dieu !

Pour cela, faites chaque jour un nouveau pas dans la voie de votre perfection ; pressez les autres d’avancer dans celle du salut ; je vous le demande par la grâce dont vous êtes revêtu.

Soutenez l’honneur de l’épiscopat par tous les genres de travaux, soit du corps, soit de l’esprit. Maintenez la paix et l’union, rien n’est au-dessus d’elles. Supportez les autres comme Dieu vous supporte ; souffrez tout de leur part, ainsi que vous l’avez toujours fait, avec une tendre charité.

Livrez-vous sans cesse à la prière ; demandez à Dieu de vous faire croître dans l’intelligence des choses divines. Veillez, vous possédez l’esprit qui ne sommeille jamais. Parlez à chacun le langage que vous inspire cet esprit. Chargez-vous des infirmités de tous en athlète infatigable. Où le travail est plus grand, le gain l’est aussi.

Si vous n’aimiez que les bons, où serait votre mérite ? Travaillez à ramener par la douceur ceux qui s’égarent. Vous savez que le même remède ne guérit pas tous les maux ; une eau fraîche tempère l’irritation d’un mal violent. Soyez en tout prudent comme le serpent et simple comme la colombe. Pourquoi êtes-vous tout à la fois corps et esprit ? C’est afin de pouvoir adoucir les maux que vous voyez et arriver à la découverte de ceux qui se cachent. Il ne faut pas qu’il vous manque une seule vertu ; mais que toutes sortes de grâces abondent en vous.

Le temps vous réclame, ô Polycarpe, pour vous mettre en possession de Dieu ; ainsi le pilote appelle les vents ; ainsi le malheureux, battu par la tempête, désire le port.

Veillez en véritable athlète du Seigneur. Votre couronne, c’est l’immortalité ; c’est cette vie éternelle à laquelle vous croyez si fermement.

J’offre pour vous et ma vie, et mes chaînes, ces chaînes que vous ambitionnez.

Ne vous effrayez pas de ces hommes qui paraissent dignes de foi et qui enseignent l’erreur.