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combattants ; mais il dit encore que c’est sa fille qui rendit les Troyens parjures. Puis, le poëte nous représente Jupiter, amoureux, se livrant à des lamentations, et obligé de se défendre contre les embûches des autres dieux ; par exemple, lorsqu’il dit :

« Hélas, malheureux que je suis ! le destin veut que Sarpédon, celui que je chéris entre tous les hommes, tombe sous les coups de Patrocle, fils de Ménétius. »

Plus bas il lui fait dire, au sujet d’Hector :

« Ô malheur ! mes yeux voient un guerrier que j’aime fuyant autour des remparts. Mon cœur est déchiré. » (Iliad. X, 168.)

On peut voir dans les vers qui suivent ce qu’il dit des embûches que les autres dieux tendaient à Jupiter :

« Dans ce moment Junon, Neptune et Pallas Minerve voulurent le lier. » (Iliad. I, 399.)

Et si la crainte de celui que les dieux appellent Briarée n’eût retenu ces puissantes divinités, elles eussent enchaîné Jupiter. Mais je veux vous rappeler, en citant toujours ses paroles, ce qu’Homère nous raconte des amours effrénés de ce dieu ; il lui fait dire à Junon :

« Non, jamais déesse ni mortelle n’embrasa ainsi mon âme et ne dompta mon cœur : ni l’épouse d’Ixion, ni la belle Danaé, fille d’Acrisius, ni la fille du magnanime Phénix, ni Sémélé, ni Alcmène, ni Cérès, la reine à la belle chevelure, ni la puissante Latone, ni enfin vous-même. » (Iliad. IX, 329.)

Laissez-moi aussi vous rapporter tout ce que, d’après les poëmes d’Homère, les dieux avaient eu à souffrir de la part des mortels. Il nous apprend que Mars et Vénus furent blessés par Diomède, et après cela, il fait passer sous nos yeux toutes les infortunes des autres dieux ; c’est ainsi que Dioné console sa fille :

« Endure ma fille, supporte tes souffrances, bien qu’elles soient cruelles. Déjà plusieurs habitants de l’Olympe ont eu à souffrir de la part des mortels, et ont échangé avec eux de graves douleurs. Mars a bien souffert, quand Otus et Éphialte,