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de la création de l’homme : Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance ; comme s’il eût voulu dire que les hommes ressemblent à Dieu par la forme. Ainsi, quand ils commencèrent à représenter leurs dieux, ils s’imaginèrent exprimer la ressemblance de ce qui leur était semblable.

Quel a été mon but en entrant dans ces détails ? Grecs, j’ai voulu vous faire comprendre que la vraie religion n’a pu vous être communiquée par des hommes qui, par eux-mêmes, incapables d’écrire de leur propre fonds, même sur des matières qui leur ont attiré l’admiration d’hommes étrangers à notre culte, ont fait passer dans leurs écrits, à l’aide de l’allégorie, ce qu’ils ont emprunté, soit à Moïse, soit aux autres prophètes.

XXXV. Ô Grecs ! maintenant convaincus, par le témoignage des histoires qui nous sont étrangères, que Moïse et les autres prophètes sont beaucoup plus anciens que tous vos sages, il est temps que vous abandonniez l’erreur de vos ancêtres, que vous méditiez les divines prophéties et que vous appreniez de ceux qui les ont écrites la véritable religion. Ils ne vous offrent point une vaine recherche de langage, ils n’emploient pas toutes sortes d’artifices pour persuader (c’est la conduite ordinaire de ceux qui dérobent la vérité pour s’en parer eux-mêmes). Tout est dans leur style simple et naturel, tout annonce la vérité que l’Esprit saint descendu sur eux a voulu par leur organe transmettre à ceux qui cherchent la vérité. Renoncez donc à cette ancienne erreur qui abuse les hommes, à ce bruit, à cette vaine ostentation, dans lesquels vous faites consister tout le bonheur de la vie ; attachez-vous enfin à la vérité, et vous ne vous rendrez point coupables envers vos ancêtres, si vous voulez aujourd’hui embrasser une doctrine toute contraire à leur erreur. Peut-être pleurent-ils en ce moment au fond des enfers, où ils éprouvent un repentir trop tardif ; et s’ils pouvaient vous raconter ce qui leur est arrivé depuis qu’ils ont quitté cette terre, vous verriez à quels maux affreux ils voudraient vous arracher. Mais comme vous ne pouvez l’apprendre d’eux-mêmes en ce moment, ni de ceux qui professent une doctrine faussement appelée du nom de philosophie, il ne vous reste plus qu’à abju-