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Pour nous, nous savons que l’immortalité n’est le partage que de ceux qui se rapprochent le plus de Dieu par la pureté du cœur et la sainteté de la vie ; que ceux qui vivent dans le crime, et n’en veulent pas sortir, ne peuvent échapper au châtiment qui les attend : c’est-à-dire au feu éternel.

XXII. Le fils de Dieu, que nous appelons Jésus-Christ, ne fût-il qu’un homme, serait digne du nom de fils de Dieu ; sa sagesse lui mériterait des autels. Tous vos écrivains reconnaissent un Dieu, père des dieux et des hommes. Nous appelons Verbe de Dieu ce Jésus qui n’est pas né comme naissent les hommes, mais engendré d’une manière ineffable. Ne vous en étonnez pas, ne voyez là, comme nous l’avons déjà dit, qu’une ressemblance avec votre Mercure que vous appelez aussi Parole, envoyé de Dieu. Mais vous dites : Votre Verbe à vous a été mis en croix. Vous ne devez pas non plus en être surpris. Vos prétendus fils de Jupiter, dont nous avons parlé plus haut, n’ont-ils pas connu la douleur, la souffrance ? seulement les supplices n’ont pas été les mêmes. Le genre de mort fut différent. Et Jésus, par sa mort, n’est pas inférieur à vos dieux ? Sous tous les autres rapports, combien ne leur est-il pas supérieur ! C’est ce que je dois vous démontrer comme je vous l’ai promis. Et ne l’ai-je pas déjà fait ? La supériorité ne se juge-t-elle pas d’après les œuvres ? Si nous croyons que Jésus-Christ est né d’une Vierge, ne le dites-vous pas aussi de Persée ? Si nous disons qu’il a guéri des boiteux, des paralytiques, des aveugles de naissance, ressuscité des morts, ne racontez-vous pas de votre Esculape les mêmes prodiges ?

XXIII. Mais j’ai besoin de vous démontrer trois points essentiels. D’abord, c’est que nous sommes les seuls en possession de la vérité. La vérité, c’est tout ce qui est enseigné par Jésus-Christ et par les prophètes qui l’ont précédé, et qui sont bien plus anciens que tous vos écrivains. Et quand je vous prie de nous croire, ce n’est point parce que nous vous enseignons la même doctrine, mais parce qu’elle est la vérité.

Il faut ensuite que vous soyez bien convaincus que Jésus-Christ, premier-né, vertu, Verbe de Dieu, est, à proprement