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NOTES SUR LES DISCOURS DE SAINT JUSTIN.



DU PAGANISME.


Rien n’est plus ténébreux que l’origine du paganisme. Meursius a rassemblé beaucoup de matériaux sur cette question, mais il ne les a point fondus ensemble. Cependant son Traité sur les mystères d’Éleusis est la source où puisent tous les savants. M. Warburton a écrit sur les initiations, et M. Meiners, célèbre auteur allemand, s’est occupé du même sujet ; mais l’évêque de Glocester, M. Warburton, n’a imaginé qu’un système, et il ne résulte aucune découverte des ouvrages de M. Meiners. M. le baron de Sainte-Croix, de l’académie des inscriptions et belles-lettres, est celui qui a jeté le plus grand jour sur les mystères du paganisme. Nous croyons devoir placer ici le premier chapitre de ses Mémoires pour servir à la religion des anciens peuples.


Observations préliminaires.


Bornées par les ténèbres du temps, les traditions religieuses ne paraissent sortis du néant que pour être aussitôt obscurcies par l’ignorance ou atténuées par la superstition chez tous les peuples qui, en se civilisant, tombent dans les erreurs grossières du polythéisme. Rapprochons-nous de la naissance de ce culte ; examinons-en les caractères, rien n’y désigne une institution originaire et primitive : au contraire, tout y porte l’empreinte d’une institution dépourvue ou corrompue. À mesure qu’on remonte des dernières aux premières époques du paganisme, le nombre des divinités