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par les règles qu’il pose, toutes les hérésies à naître dans les siècles futurs !

Les protestants n’ont rien omis pour décrier les Pères de l’Église. On le conçoit : ils trouvaient leur condamnation dans la doctrine constante de ces grands hommes. Mais il est juste de dire que la vérité a triomphé quelquefois, chez eux, de l’esprit de secte. Elle leur a quelquefois arraché des aveux précieux, et nous ne saurions rien citer de plus concluant en l’honneur des saints Pères que l’éclatant témoignage qui leur est rendu par un célèbre écrivain calviniste, longtemps lui-même un des plus violents détracteurs de la tradition de l’Église catholique. Rien de plus péremptoire que le témoignage d’un ennemi ; c’est la voix de la conscience qui parle plus haut que les passions.

Voici en quels termes le ministre Daillé a rétracté ses anciennes diatribes contre les saints Pères :

« Leurs écrits, dit-il, renferment des leçons de morale et de vertu très-capables d’inspirer les plus grands efforts. Ils contiennent plusieurs choses qui servent à confirmer les fondements du Christianisme, plusieurs observations très-utiles pour entendre l’Écriture-Sainte et les mystères qu’elle enseigne. L’unanimité des Pères est, par elle-même, une preuve de la vérité de la religion chrétienne. N’est-ce pas un phénomène admirable que tant de grands hommes, doués de tous les talents et de toute la capacité possible, nés en différents climats, se soient accordés, pendant 1500 ans, malgré la diversité de leurs inclinations, de leurs mœurs, de leur esprit, à croire les preuves du Christianisme, à rendre les mêmes adorations à Jésus-Christ, à prêcher les mêmes vertus, à recevoir les mêmes Évangiles, à y découvrir, les mêmes mystères ?… Il n’est pas vraisemblable que tant d’hommes célèbres par la beauté de leur génie, par l’étendue et la pénétration de leurs lumières, dont le mérite est incontestablement prouvé par leurs ouvrages, aient été assez imbécilles pour fonder leur foi et leurs espérances sur la doctrine de Jésus-Christ, pour lui sacrifier