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la puissance de Dieu, ne croiriez-vous pas celles qu’il a opérées il y a dix-huit cents ans ?

Invariabilité, perpétuité de la foi catholique ! Direz-vous que ce n’est point là un miracle, mais un fait qui s’explique naturellement ? Examinons.

Tous les ouvrages des hommes ont des caractères qui leur sont propres et qui sont inhérents aux bornes de l’esprit humain. L’un de ces caractères est de n’atteindre que lentement, et après bien des corrections et des changements, la perfection dont ils sont susceptibles. C’est que la sagesse humaine est toujours courte par quelque endroit ; c’est qu’en revoyant son ouvrage, elle y découvre toujours quelques défauts qu’elle n’avait pas aperçus d’abord. Que de travaux, d’hésitations, de tâtonnements et de variations ; que d’essais commencés, puis abandonnés, puis recommencés ; que de temps, de siècles même il a fallu pour conduire nos sciences et nos arts au point où nous les voyons !

Il n’en est pas ainsi de la doctrine catholique. Elle a d’abord eu sa perfection ; on n’a jamais pu ni rien y ajouter, ni rien y diminuer, sans rompre l’unité et l’harmonie de l’ensemble ; les hérésies qui ont prétendu la perfectionner par des innovations n’ont montré que l’impuissance de leurs efforts. Cette doctrine est telle aujourd’hui qu’elle a toujours été, telle que l’Église l’a reçue des apôtres, telle que les apôtres l’ont reçue de Jésus-Christ ; en un mot, elle n’a jamais subi de variation dans le cours des siècles. Elle ne vient donc pas de l’esprit changeant des hommes, mais de l’esprit de Dieu, qui ne change jamais.

Les hommes font des lois, et même ce qu’ils nomment des constitutions pour leurs sociétés politiques. Mais quelque savantes que soient leurs combinaisons, ils ne feront jamais, ils ne pourront jamais faire ni un gouvernement, ni des lois qui s’adaptent à tous les temps et qui résistent à toutes les vicissitudes humaines. La raison en est qu’ils ignorent invinciblement ce que le temps apportera de changement dans les choses, et que, par conséquent, il leur est impossible de régler un avenir qu’il leur est impossible de pénétrer. Ne confessent-